mercredi 23 novembre 2011

Des escort-girls d'un genre nouveau

Enfin un peu de journalisme d'investigation !

Vous êtes dégoûté par les milliers d'affaires glauques où trempe DSK ? Vous aimez le Carlton de Lille pour son charme provincial et non pour turpitudes médiatiques qui s'y déroulent ? Réjouissez-vous, le plus vieux métier du monde sait se rajeunir et se moraliser. Des pionnières offrent des services d'un genre nouveau, plus éthique, plus sentimental. Plutôt que des explications compliquées, laissons témoigner Raoul, client régulier de Marie-Charlotte.

Raoul : Avec Marie-Charlotte, la règle d'or est... la patience. Pour notre premier rendez-vous, il y a quatre ans, c'est elle qui a choisi le restaurant (végétarien-macrobiotique) puis le film français que nous avons vu ensuite. Par contre (c'est ça le partage des tâches au XXIe siècle) c'est moi qui l'ai raccompagnée en bas de chez elle puis sorti les 550 euros pour cette soirée "première rencontre". J'en garde encore un souvenir émerveillé.

Raoul, costume gris anthracite et chemise-cravate dans des tons classiques ne semble pas choqué par les tarifs de Marie-Charlotte, bien au contraire. Au bout de deux ans et 23075 euros déboursés en soirées de ce genre, j'ai tenté de l'embrasser sur la joue... mais elle a refusé, ce que je comprends tout à fait après coup. Elle m'a dit un peu plus tard qu'elle n'était pas très sûre de ses sentiments. Bref, ce n'est qu'un an et 14000 euros plus tard que j'ai pu l'embrasser sur le front. En plus - c'est génial ! - Marie-Charlotte est vraiment "prise de tête", elle râle tout le temps, met des pulls marron Damart, se lasse vite de mes présents, n'est jamais disponible quand je voudrais. Et comme chez mon psychanalyste, si je loupe un rendez-vous je dois payer quand même !

Marie-Charlotte, que nous avons rencontrée dans une banlieue chic de Lyon, confirme le succès attendu de ce business. "Cela permet aux hommes d'avoir les inconvénients d'un mariage raté sans payer en une seule fois, au moment du divorce. Grâce à moi, ils peuvent lisser la dépense sur plusieurs années. En plus, comme mes clients sont fauchés bien avant qu'on ait pu passer aux choses sérieuses, je peux rester parfaitement fidèle à mon mari. En somme je vends de la relation foireuse en leasing."

Six mois plus tard nous avons rencontré Raoul enchanté. "Marie-Charlotte a lancé un service "présentation à la belle-famille" assorti d'une multitude d'options. J'ai personnellement penché pour la belle-famille traditionnelle. Pour 350 euros supplémentaire j'ai même eu le vieil oncle gâteux qui faisait des blagues antisémites entre la poire et le fromage. Dans l'ensemble c'était super chiant... jamais je n'aurai imaginé pouvoir vivre un moment pareil. Bien entendu c'est moi qui ai aussi réglé le traiteur et le personnel."

Marie Charlotte est persuadée que le marché de l'escort-girl façon "old-régime" n'en est qu'à ses débuts. Selon une étude de l'Insee, 97,8% des hommes sont las d'être des beaux mâles ténébreux devant qui cèdent en permanence des femmes jeunes, pulpeuses et intelligentes. Beaucoup seraient donc à la recherche d'une relation à l'ancienne où il ne se passe rien avant le mariage, ni même après.

Nota : Le même business existe pour les escort-boys : ils viennent chez vous, Mesdames, jettent leurs affaires sales dans tous les coins, prennent du bide, font le coup de la panne à chaque fois et vous disent "T'as qu'à rentrer chez ta mère si t'es pas contente" à longueur de temps !

jeudi 17 novembre 2011

Mondial de footbal 2010 : pourquoi la finale va être annulée

... et pas seulement la finale ! C'est l'ensemble du Mondial 2010 qu'il va falloir re-préparer, re-jouer, etc. (Pour les quelques abrutis qui ne suivent pas en direct tout ce qui se passe sur la planète foot, la finale du Mondial 2010 a opposé l'Espagne au Pays-Bas.)

Car Blues of Another World s'est penché sur le document historique scellant la séparation entre Espagne et Pays-Bas. Comme chacun sait, c'est par le traité de Wesphalie (1648) que les Provinces-Unies, futurs Pays-Bas, se sont libérés de la tutelle espagnole. Avant 1648, les Provinces-Unies faisaient en effet partie de l'empire des Habsbourg d'Espagne...

Or dans l'original du traité de Westphalie on remarque :
- une double espace à la page 14 ;
- une virgule manquante page 39 ;
- que le légataire du duché de Poméranie a omis son deuxième prénom au moment de signer.

Le traité de Wesphalie est donc nul et non-avenu.

C'est donc tout un pan de l'histoire européenne qui s'effondre. A compter d'aujourd'hui, il faut réimaginer toute l'histoire de notre continent de 1648 à nos jours : guerres napoléoniennes et mondiales, traités en tout genre, tracé des frontières... De plus le traité de Wesphalie était la conclusion d'une guerre de trente ans, qu'il va falloir reprendre à zéro au moment où les plans de rigueur n'arrêtent pas de faire rétrécir le budget de la Défense. J'ai essayé d'appeler Gérard Longuet mais il ne réponds jamais.

Mais le pire, c'est cette finale de la Coupe du monde de Foot 2010, que notre travail d'investigation ramène à un vulgaire match national de Ligue 1 - puisqu'Espagne et Pays-Bas sont un seul et même pays !!!!!! En reconstituant ce qu'aurait dû être le dernier Mondial, on arrive aisément à conclusion logique que la véritable finale opposait l'Empire ottoman aux Etats Pontificaux, et la petite finale l'Ecosse à la République de Venise.

Blues of Another World demande solenellement aux ressortissants autrichiens et néerlandais de se rendre au consulat d'Espagne le plus proche et de commencer l'apprentissage de la corrida et du flamenco dès demain matin. La Reine Béatrix des Pays-Bas est condamnée à verser le montant de sa liste civile de 2010-2011 à Blues of Another World pour prix de ce travail de vérité.

mardi 15 novembre 2011

Une mise en scène fait scandale à l'Opéra Bastille

Les spectateurs n'en sont toujours pas revenu... L'Opéra Bastille vient d'être le théâtre d'un scandale comparable à celui du Sacre du Printemps en 1913. Cette fois, on représentait le Chevalier à la Rose, célèbre opéra de Richard Strauss. Palpable dès le premier acte, la tension est allée crescendo jusqu'au dénouement tragique dont la presse s'est fait l'écho. Retour sur un drame en trois étapes...

Acte I.
Le premier acte a été représenté dans un décor viennois de style roccoco. Les chanteurs portaient des vêtements dans le goût du XVIIIe siècle. Or l'intrigue du Chevalier se passe précisément à Vienne au XVIIIe siècle ! Bon, jusqu'ici, tout va à peu près bien. Le public reste calme même si des rires sont perceptibles ça et là.

A l'entracte, un habitué de l'Opéra fulmine : il vient d'entendre une personne issue d'un mileu modeste déclarer "Pour une fois je comprends ce qui se passe... je ne regrette pas mes 35 euros". L'habitué est révolté et quitte l'Opéra. Puis revient, bien décidé à faire entendre sa voix dans le scandale qui s'annonce.

Acte II.
Les sifflets commencent à fuser dès les premières minutes... et on comprend le public : toujours pas d'échafaudages glauques éclairés au néon dans le décor, ni d'acteur en string léopard se scarifiant sur la scène, ni de projections vidéos représentant des vers de terre agonisant sur du fil barbelé... Le metteur en scène est véritablement allé au suicide avec une mise en scène qui épouse parfaitement et l'intrigue et la musique. A la fin du 2e acte, les spectateurs jettent leurs fauteuils sur la scène et demandent à être remboursés.

Acte III.
Richard Strauss a situé le début de l'acte dans une auberge de la forêt viennoise. Et c'est précisément ce qu'a représenté le metteur en scène. L'auberge est à la fois réaliste et charmante, la forêt envoûtante et onirique. C'en est trop pour la majorité du public. Des banderolles "Non au conformisme fasciste bourgeois réactionnaire" s'élèvent en plusieurs endroits de l'orchestre. Les huées couvrent les voix des chanteurs. Des spectateurs des balcons les plus haut placés lancent des sacs de pommes de terre pourries qui viennent s'écraser avec fracas sur le décor. La représentation doit s'arrêter au milieu du troisième acte suite à la mort d'un contrebassiste empalé sur son instrument par un groupe d'étudiants aux Beaux-Arts.

La police a évacué l'Opéra. Le ministre de la Culture va proposer une loi encadrant mieux l'activité des metteurs en scène.

dimanche 6 novembre 2011

La dette grecque pourrait être résorbée en un mois

Instaurer une taxe financière sur la propriété intellectuelle de la Grèce, telle est la méthode révolutionnaire qu’un groupe de chercheurs et d’économistes vient de proposer aux parlementaires et au futur gouvernement pour résorber la dette nationale.

Partant du constat qu’il n’est plus possible de rentabiliser un patrimoine artistique déjà largement pillé par ces mêmes pays qui reprochent aujourd’hui aux grecs leur mauvaise foi fiscale, ces savants proposent de se tourner vers les autres emprunts à l’héritage classique grec.

« Le nombre de domaines assujettis à cette taxation est véritablement illimité », s’enthousiasme Georges Papandréou à l’issue d’une énième nuit blanche passée à boire de l’ouzo dans les tavernes mal famées de Plaka.

La mesure inclura ainsi une contribution marginale de 0,00000000005% (le taux exact est encore à débattre) sur l’ensemble des transactions financières protégées par la cryptographie RSA, qui n’aurait jamais vu le jour sans les travaux des mathématiciens antiques sur les propriétés des nombres premiers.

Dans un autre domaine, les communications satellitaires seront taxées à raison d’un centime (on n’ose encore parler de drachme) le gigabit de données, puisqu’il est avéré que les antennes paraboliques qui les rendent possibles ne sont qu’un pâle avatar de la géniale trouvaille d’Archimède lors du siège de Syracuse.

On n’ose imaginer les conséquences d’une telle taxation étendue aux théorèmes de Thales ou de Pythagore, ou au concept du Cheval de Troie, tellement utilisé par l’informatique contemporaine. Mais les retombées d’un tel impôt ne s’arrêtent évidemment pas là.

S’il reprenait à Fabrice Luchini l’envie de réciter en public des fables de La Fontaine, l’acteur devrait payer son écot au gouvernement grec, ayant-droit légitime d’Esope. Dans la même veine, les spectateurs de la Comédie Française verront s’envoler le prix du strapontin dès lors que Phèdre montera sur les planches se plaindre d’Hippolyte, ou Alceste de Célimène.

Personne appartenant aux élites dirigeantes
Le groupe à l’origine de la proposition avait même envisagé un temps de taxer les emprunts aux philosophes grecs ; ce mécanisme a cependant été jugé trop peu rentable, sur le constat de l’usage quasi-nul fait de la philosophie par nos élites dirigeantes.

Avec de telles mesures, les savants ont estimé qu’une petite semaine serait suffisante à la Grèce pour purger intégralement sa dette. Au bout d’un mois, ce sont toutes les économies occidentales qui se retrouveraient largement débitrices à l’égard de la Grèce, ajoutant ainsi à leur dette intellectuelle, technologique et artistique une dette financière, puisqu’il semblerait que seule cette dernière soit digne d’être honorée aujourd’hui.

samedi 5 novembre 2011

Idée de menu pour un dîner entre potes

On est en semaine. Il pleut. Vous rentrez tard du boulot, lessivé, et une bande de potes se ramène. L'angoisse... Il faut faire un repas pour dix personnes avec ce qu'il y a dans le frigo. Blues of Another World vous livre ses trucs et astuces pour un repas rapide qui plaira à tous !

Apéritif Champagne rosé + mandarine impériale, morceaux de mangue fraîche, un trait de citron vert. Ne servez qu'avec des feuilletés au parmesan frais, très légers, à présenter sur assiettes dès leur sortie du four.

Entrée Préparez des timbales d'asperges violettes fraîches que vous accompagnez avec de simples tronçons de turbot dorés à la poêle et un jus d'écrevisses safrané. Vin : un chablis, pas trop fruité.

Plat On est en semaine, donc halte aux complications inutiles ! Désossez des cailles, bardez-les et préparez-les façon demi-deuil (comme pour la poularde demi-deuil). Farcissez ces cailles de dés de foie gras frais, de petites lames de truffe noire, de morceaux de pain brioché aux noix et de quartiers de pêche rapidement pochés au vin d'arbois. Mettez à cuire en cocotte, feu vif au début puis modéré à la fin. Pendant ce temps, faites des petits soufflés de pomme de terre à la Souvarov et un gratin d'épinards à la romaine. Quand les cailles sont cuites, déglacez la cocotte avec un verre de cognac chaud, flambez, liez à la crème et servez dans un saucier à part. Vin : romanée-conti.

Dessert Faites un parfait au café, garnissez-le d'une crème chiboust légère à la liqueur de cédrat. Glacez à votre goût, mais en abondance. On est à la bonne franquette : décorez tout simplement le gâteau avec des macarons maison d'une couleur accordée au glaçage !

C'est prêt ! Dégustez !
S'il vous reste un peu de temps et pour une touche un peu raffinée, vous pouvez éventuellement ouvrir un paquet de chips pendant l'apéritif.

vendredi 4 novembre 2011

Le Maréchal, restaurant en campagne

La campagne électorale, ce n'est pas seulement dans les médias, c'est aussi dans les assiettes ! Le FN vient d'ouvrir à Paris son restaurant "Le Maréchal" où vous pourrez déguster entre français de souche des plats bien de chez nous, comme la blanquette de veau ou le bœuf bourguignon. Avis aux amateurs de crêpes : il n'y en aura pas, la Bretagne n'ayant été rattachée au domaine royal français qu'au début du XVIe siècle. En revanche on se régale avec le "Potager de Parsifal", une assiette alliant frites bavaroises et sauce au wasabi - un clin d’œil drolatique à l'alliance germano-japonaise durant le dernier grand conflit mondial.

L'ambiance du restaurant est sympathique. Vous mangerez sous les portraits de grands humanistes comme Pie XII ou M. le Maréchal Pétain, dans un décor classique inspiré par le style officiel des années 40. Le dessert s'achève en apothéose avec l'apfelstrudel "Adolf" ou le tiramisu "Benito".

L'enthousiasme initial est déjà douché par quelques critiques acerbes. Ainsi Brice Hortefeux, homme d'affaire auvergnat, indique que la pomme de terre est un légume immigré, rapporté d'Amérique il n'y a que quelques centaines d'années. Le même Brice Hortefeux est choqué que le Maréchal utilise du riz (asiatique), de l'artichaut (arabo-andalou), du chocolat (afro-américain). ll concède néanmoins que les carottes Vichy ont leur place sur le menu.

Le Maréchal est ouvert du lundi au samedi. Compter entre 125 et 175 francs à la carte.