dimanche 6 novembre 2011

La dette grecque pourrait être résorbée en un mois

Instaurer une taxe financière sur la propriété intellectuelle de la Grèce, telle est la méthode révolutionnaire qu’un groupe de chercheurs et d’économistes vient de proposer aux parlementaires et au futur gouvernement pour résorber la dette nationale.

Partant du constat qu’il n’est plus possible de rentabiliser un patrimoine artistique déjà largement pillé par ces mêmes pays qui reprochent aujourd’hui aux grecs leur mauvaise foi fiscale, ces savants proposent de se tourner vers les autres emprunts à l’héritage classique grec.

« Le nombre de domaines assujettis à cette taxation est véritablement illimité », s’enthousiasme Georges Papandréou à l’issue d’une énième nuit blanche passée à boire de l’ouzo dans les tavernes mal famées de Plaka.

La mesure inclura ainsi une contribution marginale de 0,00000000005% (le taux exact est encore à débattre) sur l’ensemble des transactions financières protégées par la cryptographie RSA, qui n’aurait jamais vu le jour sans les travaux des mathématiciens antiques sur les propriétés des nombres premiers.

Dans un autre domaine, les communications satellitaires seront taxées à raison d’un centime (on n’ose encore parler de drachme) le gigabit de données, puisqu’il est avéré que les antennes paraboliques qui les rendent possibles ne sont qu’un pâle avatar de la géniale trouvaille d’Archimède lors du siège de Syracuse.

On n’ose imaginer les conséquences d’une telle taxation étendue aux théorèmes de Thales ou de Pythagore, ou au concept du Cheval de Troie, tellement utilisé par l’informatique contemporaine. Mais les retombées d’un tel impôt ne s’arrêtent évidemment pas là.

S’il reprenait à Fabrice Luchini l’envie de réciter en public des fables de La Fontaine, l’acteur devrait payer son écot au gouvernement grec, ayant-droit légitime d’Esope. Dans la même veine, les spectateurs de la Comédie Française verront s’envoler le prix du strapontin dès lors que Phèdre montera sur les planches se plaindre d’Hippolyte, ou Alceste de Célimène.

Personne appartenant aux élites dirigeantes
Le groupe à l’origine de la proposition avait même envisagé un temps de taxer les emprunts aux philosophes grecs ; ce mécanisme a cependant été jugé trop peu rentable, sur le constat de l’usage quasi-nul fait de la philosophie par nos élites dirigeantes.

Avec de telles mesures, les savants ont estimé qu’une petite semaine serait suffisante à la Grèce pour purger intégralement sa dette. Au bout d’un mois, ce sont toutes les économies occidentales qui se retrouveraient largement débitrices à l’égard de la Grèce, ajoutant ainsi à leur dette intellectuelle, technologique et artistique une dette financière, puisqu’il semblerait que seule cette dernière soit digne d’être honorée aujourd’hui.

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