dimanche 15 janvier 2012

Organiser une teuf années 80

Depuis quelque temps,c'est la mode des années 80... Compil, soirées, photos nostalgie. Comme je comprends mon époque! Que j'apprécie le goût de mes contemporains! Moi aussi j'adore organiser des soirées années 80. Aussi vais-je vous donner quelques conseils pour en monter une grandiose à peu de frais.
  • Si vous optez pour une soirée années 1880, c'est très simple : relisez Proust, louez un hôtel particulier dans le VIIIe arrondissement, faites appel à un pianiste et un violoniste qui joueront des valses de Fauré, Chabrier, Saint-Saëns tandis que le parfums des hauts bouquets de roses, iris et jasmin se mêlera aux scintillement des lustres. Au cours du dîner, déplorez la perte de l'Alsace-Lorraine, parlez d'une hypothétique séparation de l’Église et de l’État... Astuce : prévenez vos amis que c'est une soirée années 1880 et non simplement années 80. Vous risqueriez de vous trouver avec des boulets déguisés en Desireless voulant absolument passer leur play-list "Plastic Bertrand".
  • Pour une soirée années 1780, il faudra faire un gros effort sur les costumes. Culotte et gilet de soie brodé à la main pour monsieur, robe à paniers pour madame. Fête champêtre dans un grand parc à l'anglaise. Trayez les vaches qui passent en ayant soin de leur nouer des nœuds roses à la queue au préalable. A la fin jouez à la prise de la Bastille en vous attaquant aux lieux modernes d'aliénation : siège de TF1, Ministère de l'Education Nationale...
  • Mais le must reste une vraie soirée année 80 (après ou avant JC). Décorez votre appartement en style pompéien. Louez de grands lits pour manger couchés. Au début de la soirée on tire au sort les différents rôles : esclave, maître, invités, déclamateur d'odes ïambiques... Huilez-vous le corps et faites une grande orgie en vomissant régulièrement sur votre voisin(e). Revendez les esclaves sur eBay le lendemain pour éponger les frais de la soirée. Astuce : avant que l'acheteur passe les emporter, profitez-en pour leur faire tout ranger nickel-chrome.
Bref, soyez très attentifs à informer vos invités avant la fête. Je me suis récemment tapé une méga honte en allant à une soirée "années 1280" avec une tenue de chevalier style "années 1180"... Je pense que vous voyez exactament la différence - croyez bien qu'elle a sauté aux yeux du public de cette fête. Fort heureusement, une animation "hérétique au bûcher" a très vite ravi l'attention des invités. Ouf...

2 commentaires:

  1. Dans la mesure où tu n'étais pas l'hérétique, ça a dû être un grand moment =)

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  2. Ah les z'eighties, j'en ris encore de ma chambre d'hôte à fenêtre-guillotine ! Franchement, c'est un prodige que plus jamais on ne réussira : tout dans cette époque était hideux. L'architecture, les voitures, la mode, la musique tout était pire qu'au camping, plus beauf qu'un monument à Claude François, si jamais il existe encore des photos de ces années là, qu'on les brûle d'urgence. J'ai moi-même opéré cette damnatio memoriae sur cette photo d'école primaire qui ressemblait au concours du plus vilain nabot bariolé.
    Alors pourquoi tant de nostalgie ? Et bien la réponse est dans la photo de l'article : la nostalgie de cette époque ne concerne que ceux qui étaient en age de regarder les dessins animés. Car dans le grand foutoir des années 80, un puissant inconscient collectif s'exprimait dans les séries pour enfants.
    Jugez vous même en quelques exemples (toujours les même) : Albator, Cobra, Capitain Flam. Le premier buvait du pinard à la barre de son navire et était entouré des gonzesses sans bouche (pensez en ce que vous voulez mais un héros ça influence...). Le second fumait des cigares en buvant du cognac et courrait après des gonzesses à forte poitrine et quasiment déjà à poil. Et le dernier, plus présentable (un héros de droite) tirait à vue et dans le dos des "humanoïdes" primitifs dans ce que je ne peux toujours pas me résoudre à nommer autrement qu'une allégorie de la colonisation. Il y en a d'autres bien sûr mais ceux là sont particulièrement aimés du public et symptomatiques.

    Alors voilà, les années 80 c'était moisi et ça a sans doute donné du boulot à des générations de psy mais devant le poste ça flinguait dur et nous les mômes on bichait grave !

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