mercredi 28 décembre 2011

Le krach immobilier à Paris fait des victimes

Les plaisirs des gens sont variés. Qui peut se targuer de comprendre les goûts de chacun ? Certains payent très cher pour se faire marcher dessus avec des talons aiguilles, d'autre font des treks en Antarctique en mangeant de la graisse de phoque. D'autres encore s'endettent sur 25 ans pour acheter des deux-pièces à 10000 euros le m2 avec vue sur une courette ténébreuse...

Mais il faut dire aujourd'hui : s'endettaient. Car les prix faramineux de l'immobilier francilien appartiennent au passé... Contre toute rationnalité, de nombreux parisiens ont fini par trouver absurde de vivre à 1h30 ou 2h de leur lieu de travail, dans des appartements de petite surface ou coincés entre deux bretelles du périph. Conséquence : ils déménagent en province. Même si le gouvernement ne s'explique pas une pareille réaction, il doit faire face à la situation telle qu'elle se présente : un afflux massif de mandats de vente qui fait baisser les prix dans des proportions vertigineuses. On a vu ainsi un trois-pièces à Levallois passer de 400 000 euros à 8500 euros en l'espace de six mois. Autre exemple : Thibaut, CSP+, a pu racheter un hôtel particulier du faubourg Saint-Germain en revendant sa Clio et sa collection de Pif Gadgets.

Le coût de ce revirement est important. Le gouvernement a dû notamment mettre en place une cellule psychologique pour sevrer les accros aux petites surfaces. Les studios ne valant plus rien, les gens les ont achetés par dizaines pour en faire des lofts... Après avoir passé sa vie dans un soixante mètres carrés avec son mari et ses trois enfants, Sandra ne supporte plus de vivre dans les nombreuses pièces de son nouveau duplex sur l'ile Saint-Louis. Elle se sent angoissée de ne plus voir de sèche-linge encombrer un séjour-cuisine-chambre d'amis-bureau-salle de jeu des enfants. Regarder la télé dans un vaste salon sans apercevoir d'évier débordant de vaisselle lui provoque des palpitations. Heureusement le gouvernement a mis en place une aide qui lui permet d'aller se confier une fois par semaine à un spécialiste. Si cela ne suffit pas, Sandra fera poser des cloisons pour barrer les perspectives et collera des posters de banlieue moche contre les vitres.

La plupart de ceux qui n'ont pas déserté la capitale souffrent aussi du trop plein d'argent... Consacrant non plus 50% de leur revenu disponible à se loger, mais 5% seulement, ils sont plein aux as. Une situation à laquelle la vie ne les a pas habitués et qui en fait souffrir beaucoup. Le gouvernement propose un plan d'aide qui consiste à verser au fisc tout ce que vous versiez auparavant en remboursement de prêt ou de loyers... Ce doit être un effet de mon conservatisme : j'hésite à signer ce genre de contrat...

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